Les Deux Moulins
Amelie
Raymond Dufayel
Madeleine Wallace
Collignon
Lucien
Nino
Vous êtes déjà sur la page des Deux  Moulins

Les Deux Moulins

 

"Les Deux Moulins" est un café typique de Montmartre où Amélie travaille lorsqu'elle ne rêve pas. C'est aussi dans ce café qu'Amélie donne rendez-vous à Nino pour un formidable jeu de piste.
Toute une bande d'habitués s'y cotoient quotidiennement.


Suzanne, la patronneGina, l'autre serveuseGeorgette, la burraliste  
Joseph, le jalouxHipolito, l'écrivain ratéPhilomène, l'hôtesse de l'air

Suzanne, la patronne

Dans sa jeunesse, lorsqu'elle était danseuse équestre au cirque Médrano, Suzanne vivait une romance passionnée avec le trapéziste vedette.
Un soir, juste avant qu'elle n'entre en piste, il l'a larguée sans filet. Le cheval sentant sa partenaire toute retournée a perdu l'équilibre. Par mal chance, Suzanne était dessous. Elle y a laissé sa carrière et trois centimètres de la jambe gauche. Depuis trente ans, elle boitille derrière le zinc de la brasserie des Deux Moulins, rue Lepic. De son passé équestre, il lui reste quelques principes, sur lesquels elle est d'ailleurs à cheval. De son vivant, personne ne s'aviserait par exemple de cuisiner de la viande de cheval sur les fourneaux des Deux Moulins. A choisir, Suzanne préférerait cuisiner de la viande humaine. On ne dira jamais non plus d'un imbécile qu'il est " bête à bouffer du foin ", de crainte de la voir monter sur ses grands chevaux. Quand elle reconnaît une certaine qualité humaine à quelqu'un, Suzanne dit de lui que ce n'est pas " un mauvais cheval ". Ceux qui ruent dans les brancards, en revanche, elle a vite fait de les remettre au pas. Parce qu'aux Deux Moulins, on connaît très vite celle qui tient les rênes.


Gina, l'autre serveuse

"Chat échaudé craint l'eau froide ", " À cheval donné, on ne regarde pas les dents", " Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras ": en matière de sagesse populaire, Gina est incollable. Sa mémoire est un véritable juke-box de proverbes. Parfois, il y en a qui sortent tout seuls en latin ou en vieux français. Certains sont même d'origine chinoise, comme celui qu'Amélie lui a emprunté à l'usage de Nino : " Quand le doigt montre le ciel, l'imbécile regarde le doigt ".Comme son nom ne l'indique pas, Gina venait tout droit de sa Normandie natale avant d'atterrir aux Deux Moulins, où elle est serveuse depuis cinq ans. De sa grand-mère, guérisseuse à Lisieux, Gina a hérité de quelques talents de rebouteux.

Certains clients privilégiés ont droit à un étirement de la colonne vertébrale offert par la maison en plus de leur consommation. Un bon vieux dicton des familles par-dessus pour faire bonne mesure et les voilà repartis comme en 14 !

Si Gina a un enfant un jour, elle l'appellera Maxime, parce qu'un prénom ça prédispose et que les maximes ne sont pas loin des proverbes !!!


Georgette, la buraliste

Aux Deux Moulins, Georgette trône depuis quinze ans derrière la caisse du tabac. Tel un caméléon, elle développe instantanément les principaux symptômes de toutes les maladies dont elle entend parler. Les médicaments les plus anodins, que tout un chacun consomme depuis des générations sans anicroches, déclenchent chez elle des cascades de contre-indications. Georgette ne vit pas, elle incube. L'atmosphère tabagique des Deux Moulins lui donne de la conjonctivite, mais les courants d'air lui provoquent des torticolis.
Laisser la porte de la rue entrouverte laisse entrer l'oxyde de carbone qui la fait tousser. Tousser risque de lui décoller la plèvre. Tout début de décollement déclenche une crispation qui se répercute automatiquement sur le nerf sciatique.
Sans oublier bien sûr ses allergies, dont la liste dépasse celle des nombres infinis. Elle est même allergique à des phrases, par exemple : "Le fruit de vos entrailles est béni ". Avec tout ça, évidemment, sur le plan affectif il ne se passe pas grand chose. On pourrait même dire que pour elle, les épanchements se limitent à ceux de la synovie. Et pourtant ! ... Un coup de foudre, c'était bien la seule chose qu'elle n'avait pas attrapé jusqu'à présent.

Joseph, le jaloux

La jalousie est un vilain défaut... mais ce sont des cacahuètes et non pas des pruneaux que Joseph picore à longueur de journée tout en surveillant Gina, la serveuse.

Si elle vient de l'éconduire, c'est forcément pour quelqu'un d'autre. Mais qui?

Joseph a beau tenter de se distraire l'esprit en crevant des pustules d'emballage, cette même question l'obsède : qui ?

Avec une méticulosité obsessionnelle, il étudie donc les moindres faits et gestes de Gina pour tenter d'identifier le, ou les suspects. Le postulat scientifique de sa démarche quasi ethnologique est que toute fille engagée avec un garçon n'a plus qu'une seule idée en tête le tromper.
Chaque jour, aux Deux Moulins, il prend son poste de vigie toujours à la même place sur la banquette, d'où il peut englober la salle, le comptoir et l'entrée dans son champ de vision. Ce qu'il capte du manège et des conversations des autres habitués ne fait bien sûr que confirmer son postulat. Ses observations sont scrupuleusement consignées sur un dictaphone.

Joseph a tout son temps, puisque son étude est financée par les Assedic. Avant, il était agent de surveillance dans un grand magasin, où sa petite amie du moment était vendeuse au rayon homme. Il s'est fait licencier le jour où une série de vols a été commise au rayon informatique, alors que toutes les caméras de contrôle convergeaient inexplicablement vers le prêt-à-porter masculin.

Hipolito, l'écrivain raté

Pendant que Suzanne passe l'éponge sur son ardoise, Hipolito, l'écrivain raté, essuie refus sur refus de toutes les maisons d'édition de France et de Navarre. Son roman Narcisse dilettante raconte l'histoire d'un type qui écrit son journal. Sauf qu'au lieu d'écrire au fur et à mesure ce qui lui arrive, il écrit à l'avance la version catastrophe de ce qui pourrait lui arriver. Du coup, ça le déprime et donc il ne fait rien. Il suffit de regarder son air désabusé lorsqu'il est accoudé au zinc devant son kir framboise, pour comprendre que c'est autobiographique. Hipolito ne sort de ses rêveries moroses que pour distiller quelques mots d'auteur désenchantés à la cantonade. Selon lui, " c'est l'angoisse du temps qui passe qui nous fait tant parler du temps qu'il fait ", " la vie n'est que la répétition interminable d'une représentation qui n'aura jamais lieu ", " les critiques littéraires sont des cactus qui vivent de leur piquant parmi des vautours qui vivent de leur plume ", " l'angoisse n'est héréditaire que pour ceux que leur hérédité angoisse ". À une époque où il tentait sans trop y croire de séduire Gina, Hipolito inventait des proverbes pour attirer son attention : " Entre deux maux, il faut choisir le remède ", improvisait-il avant de finir son kir framboise d'un trait. Il avait même presque réussi son coup avec un proverbe chinois de sa fabrication: " Il ne faut pas prendre les enfants de Bouddha pour des canards laqués ", mais Gina avait flairé la supercherie.

Philomène, l'hôtesse de l'air


Philomène ne passe la porte des Deux Moulins qu'en coup de vent ; le reste du temps, elle croise à cinq mille mètres d'altitude dans des jets argentés. Philomène est hôtesse de l'air. Quand elle s'envole pour Moscou, Bangkok ou Rio, c'est Amélie qui garde son chat, Rodrigue.
Philomène aime le bruit que fait le bol d'eau du chat quand on le pose sur le carrelage. Rodrigue, quant à lui, aime ramener des souris crevées sur le tapis du salon et il aime être présent quand on raconte des histoires aux enfants. Il a bien sûr un faible pour Le chat botté. En acceptant de convoyer autour du monde le nain de jardin du père d'Amélie, Philomène ne se doutait pas que cela allait également bouleverser sa vie. En effet, le surnom de Blanche-Neige dont ses collègues l'ont affublée va finir par attirer l'attention de la brigade des stups.

Le jeune inspecteur chargé de la filature de Philomène va rester en contact avec elle lorsqu'elle aura été blanchie de tout soupçon. Une idylle va naître entre eux, puis un petit garçon allergique au pollen, que ses camarades de classe surnommeront Atchoum. Mais comme il sera très fier, il ne le dira jamais à sa mère qui ne pourra donc pas savourer cette ironie du destin.

 

       
 
Recherche personnalisée